Comment lier notre enfant à Son Créateur pour partir ensuite, en tant que parent, le cœur soulagé d’avoir « fait l’essentiel » ? Réponses de compagnons, Paix sur eux :
Quand Ibn Mas’ûd (que Dieu soit Satisfait de lui) allait mourir, le calife ‘Uthmân Ibn ‘Affân (que Dieu soit Satisfait de lui) lui rendit visite. Il lui demanda s’il désirait voir un médecin. Ibn Mas’ûd dit : « C’est le Médecin qui m’a fait tomber malade. » Le calife demanda s’il désirait qu’on offrît quelque allocation à ses enfants. Et Ibn Mas’ûd qui était pauvre avec sa famille de répondre : « Pas besoin de cela. J’ai enseigné à mes enfants la Sûrat Al-Wâqi’a. Et le Messager de Dieu (Paix, Prières et Bénédiction d’Allah L’Exalté sur lui) a dit que la famine ne frapperait pas celui qui réciterait cette Sûrat chaque soir. »
Ces premiers Musulmans avaient réussi à transmettre l’essentiel : une certitude sur le message de l’Islam, une certitude sur les promesses de Dieu et de Son Messager. Cette certitude devait plus tard permettre à l’Islam de pénétrer les terres les plus lointaines. Des hommes simples, n’ayant pas reçu un enseignement particulier, mais armés de cette certitude, impressionnèrent les hommes les plus puissants de la Terre.
Quand Rab’î Ibn ‘Amr (que Dieu soit Satisfait de lui) entra dans le palais de Rustam, général perse, son regard ne se porta même pas sur les soieries que les Perses avaient sorti pour l’occasion afin de le troubler. À la question de Rustam : « Pourquoi êtes-vous venus? », ce compagnon répondit calmement : « Dieu nous a envoyé pour sortir qui Il veut de l’adoration des serviteurs et les mener vers l’adoration du Maître des serviteurs. » Réponse édifiante d’un homme du désert devant l’empire perse et ses plus hautes personnalités. Quand le compagnon partit, les généraux perses se moquèrent de sa tenue simple et modeste. Mais Rustam les reprit : « Malheureux ! Ne regardez pas les habits. Ces gens n’ont que faire des apparences. Il était seul et voyez comment il nous a parlé. Demain, c’est une armée entière de ces hommes qu’il faudra affronter ! »
Les Compagnons surent transmettre l’essentiel : la certitude. Un compagnon raconte qu’un bédouin vint un jour dans la mosquée du Prophète (Paix, Prières et Bénédiction d’Allah L’Exalté sur lui) prier deux Raka’ât. Il laissa sa chamelle à la porte de la Mosquée. Après avoir prié, il sortit de la mosquée : plus de chamelle ! Qu’aurions-nous fait à sa place ? On vient prier à la mosquée et on ressort sans voiture. Appeler la police n’est-ce pas ? Ce bédouin se contenta de lever les mains et dit : « Ô Dieu ! Je me suis acquitté de ce que tu m’avais confié. Où est donc ce que je T’ai confié ? » Et quelques instants plus tard, quelqu’un ramena la chamelle. Ce bédouin avait vécu dans le désert. Il ne connaissait pas grand-chose de la « civilisation ». Mais il avait appris l’essentiel : la certitude, le lien avec Dieu, la Prière, la force des Invocations.
Voilà ce qu’il nous faut transmettre en priorité à nos enfants. Et avec cela, qu’ils deviennent ingénieurs, cadres, dirigeants,… ou ce qu’ils veulent. Mais qu’ils n’oublient pas l’essentiel. Qu’ils vivent avec cet essentiel. Ils seront riches dans cette vie et dans l’autre. Mais s’ils oublient cet essentiel, ils peuvent bien devenir ce qu’ils veulent, ils ne vaudront que dans la société des hommes. Et quand le rideau tombera, il ne leur restera pas grand chose.