Cette parole, parfois attribuée au Messager de Dieu (BS), est plus ancienne et ne lui appartient pas. Pour autant, elle apporte de bonnes réflexions. Comment la comprendre ?
Lorsque l’homme se tient face à son Seigneur, Sa Puissance, Sa Grandeur, il ne peut que s’humilier, lui, petit être parmi tant d’autres sur cette Terre, Terre elle-même si petite dans un vaste univers… Quiconque connaît sa faiblesse, connaît immanquablement la force de son Seigneur ; quiconque connaît son incapacité, connaît la Puissance de son Seigneur ; quiconque connaît sa petitesse, connaît la Grandeur de son Seigneur, etc. Cette relativité de l’homme est confirmée face à chacun de Ses Attributs de Perfection. Ainsi, on peut comprendre aussi que quiconque connaît son ignorance, connaît l’Omniscience de son Seigneur, Le Tout-Savant, Celui qui connaît tout de l’Univers entier, de la Terre et des Cieux et de tout ce qui est entre les deux, Celui qui nous connaît, chacun d’entre nous, Qui sait ce qui nous est arrivé et ce qui nous arrivera, et Qui est plus proche de nous que notre propre veine jugulaire. Dieu Le Très-Haut possède seul la Perfection absolue, la Louange, la Magnificence et la Richesse, alors que le serviteur est nécessiteux, pauvre et déficient. « Il est Le Riche Suffisant à Lui-même et vous êtes les pauvres (besogneux ayant besoin de lui) » (S.47, v.38)
وَاللَّهُ الْغَنِيُّ وَأَنتُمُ الْفُقَرَاءُ
Donc, plus l’homme connaît sa déficience, son imperfection, son indigence et son incapacité et plus il connaît les Attributs de Perfection du Seigneur.
Autre compréhension de cette formule : Quiconque considère son âme et ce qui s’y trouve comme attributs louables de force, de volonté, de capacité à apprendre et comprendre, de parole et de vie, sait que Celui qui les lui a accordés et qui a tout créé mérite davantage ces Attributs. Comment serait-il possible que le serviteur soit vivant, parlant, entendant, voyant, voulant, connaissant, agissant par son choix, et que Celui qui l’a créé et fait exister à partir de rien ne soit pas plus grand à tous ces égards ? C’est la plus grande des impossibilités. Au contraire, Celui qui a fait parler le serviteur est plus grand en paroles, Celui qui l’a rendu vivant, connaissant, entendant, voyant, agissant, capable, est plus grand à tous ces égards.
La compréhension de cette formule apporte aussi une interrogation : Se connaître soi-même demande du temps et parfois toute une vie n’y suffit pas. Or, du moment que l’homme ne connaît pas son âme (qui est la chose la plus proche de lui), sa réalité, ses changements… Comment peut-il vraiment connaître son Seigneur et les modalités de Ses Attributs ? Le but de ce regard est donc que le serviteur prenne conscience de son impuissance et de sa faiblesse, et se libère de l’autosatisfaction, de la vanité de l’ego qui mène à l’ingratitude (puis peu à peu à la mécréance) envers le Seigneur.
En définitive, celui qui médite cette formule : « Celui qui connaît son âme, connaît son Seigneur», saura que rien n’est entre ses mains, qu’il n’est que l’objet d’une Puissance irrésistible et qu’il est incapable et faible. Il sera sincèrement soumis (muslim). Cet adage est donc un chemin de compréhension vers Dieu. Wa Allahu ‘alam.