Amine 10 ans.
- « Amine, viens prier avec moi. »
- « J’arrive. »
- « On récite un peu et après tu joues, ok ? »
- « Ok. »
Amine 11 ans. Entrée au collège. Portable.
Amine 12 ans.
- « Amine, c’est l’heure de prier ! »
- « Oui, oui, attends je termine mon jeu. »
- « Amine, tu ne peux pas retarder la Prière sans raison, tu le sais, allez ! »
- « Attends, je termine. »
- « Amine, ça fait longtemps qu’on n’a pas récité, on révise un peu ? »
- « Pas maintenant, ce soir. »
Le soir venu, après des heures à jouer pendant la journée :
- « Amine, allez viens, tu m’as dit qu’on réciterait le soir. »
- « Oh mais non je suis fatigué là, c’est pas le bon moment. »
Jour après jour, le scénario se répète. Maman explique avec raisons, maman explique avec émotion, maman explique en mettant en garde… sur le temps qui passe.
Maman perd son énergie. Et papa se décharge de sa responsabilité et n’est pas là pour relayer. Maman se décourage dans cette lutte sans fin.
Le portable vole l’âme de nos enfants. Ils n’entendent que son appel qui masque nos rappels.
Tel le joueur de flûte de Hamelin, telle la voix du shaytân appelant à se divertir pour éloigner d’Allah, profitant de la faiblesse du îmân chez les jeunes enfants…
14 ans. Une maladie rapide et inattendue. La mort passe :
- « Amine, il faut me suivre à présent. »
L’enfant, comme à son habitude, ne levant même pas le nez de son jeu, répond au malak al-mawt :
- « Attends, je termine. »
Mais Al-Mawt, elle, n’attend pas.
Lâ ilâha illâ Allah.