Écoutez cette parabole d’Ibn al-Qayyîm … à méditer :
Supposons qu’un individu voyage en toute sécurité et tranquillité, qu’il marche, accélère le pas, ralentit, s’arrête, se repose et s’endort durant son voyage, et qu’il se retrouve dans un endroit ombragé contenant de l’eau fraîche et reposante, des arbres et un beau jardin. Alors qu’il s’y installe et qu’il est dans cet état, voilà qu’un ennemi bondit à l’improviste et le capture, l’enchaîne et l’empêche de partir.
Il sent alors la mort toute proche : il s’imagine qu’il est devenu une proie facile pour les bêtes sauvages et qu’il ne réalisera jamais son but. Au moment où ces terribles pensées se bousculent dans sa tête, voilà que son père, plein de tendresse et de compassion, apparaît et vient lui porter secours. Il le détache de ses chaînes, le libère et lui dit :
« Poursuis ton voyage et méfies-toi de cet ennemi, car il est aux aguets à chaque station, et sache que tant que tu seras prudent et en alerte, il ne peut pas te faire de mal ; et que dès que tu baisseras la garde, il bondira. Je suis juste devant toi, alors suis mes traces ».
Si ce voyageur est perspicace, intelligent et sage, il commencera son voyage immédiatement, avec plus de résolution et de prudence qu’auparavant, et il sera plus alerte et plus vigilant vis à vis de l’ennemi. Il sera plus rapide et meilleur qu’avant, et il se rapprochera plus rapidement de sa destination.
En revanche, s’il néglige son ennemi et revient à son état antérieur, ni meilleur ni pire, et qu’il ne se prépare pas, ni ne prend de précautions supplémentaires, il s’expose aux mêmes risques. Et si cette expérience l’affaiblit et le fatigue, et que la douceur procurée par son lieu de repos, la beauté de ce jardin, la douceur de l’eau et la fraîcheur de l’ombre remplissent ses pensées et que son cœur est absorbé par ces choses, il ne pourra pas reprendre son voyage et son état se dégradera.
Sur « les sentiers de itinérants », poursuivez l’objectif et ne vous arrêtez pas.