Beaucoup de parents se posent cette question et cherchent la meilleure solution. Ils oscillent entre les deux positions : le réveil « coûte que coûte » parce que cette Prière est très importante et porte une valeur inestimable et parce qu’ils connaissent leur responsabilité, ou ne pas forcer et laisser l’enfant prier quand il se réveille ou même après (le petit-déjeuner), parce qu’ils pensent que « forcer » n’est pas la bonne méthode et qu’il prendra l’habitude par la suite…
Que dire ? En général l’Islam aime la mesure et suit le juste milieu. Mais ici une telle réponse n’apporte rien de clair et les parents continueront d’hésiter entre les deux attitudes, sans être pleinement convaincus du bien-fondé de leurs positions ou sans parvenir à s’y tenir de façon constante.
Quoi qu’il en soit, nous pensons que réduire l’approche de la Prière à l’un ou l’autre de ces choix ne peut donner un résultat positif, wa Allahu ‘alam. Le premier rappel que nous donnons aux parents, suivant les dires prophétiques, c’est que l’enfant « s’exerce » à prier, apprend et découvre, de sept à dix ans et que l’obligation totale ne lui incombe qu’à partir de là. Cela signifie bien que trois années sont nécessaires. Alors, chers parents, ne vous crispez pas et soyez patients, et ne faiblissez pas non plus.
وَأْمُرْ أَهْلَكَ بِٱلصَّلَوٰةِ وَٱصْطَبِرْ عَلَيْهَا ۖ لَا نَسْـَٔلُكَ رِزْقًۭا ۖ نَّحْنُ نَرْزُقُكَ ۗ وَٱلْعَٰقِبَةُ لِلتَّقْوَىٰ
“Et recommande à ta famille la Prière, et fais-la avec persévérance. Nous ne te réclamons aucun bien :
c’est Nous qui t’en accorderons. Le meilleur destin est réservé aux gens Pieux.”
طه – Tâ-Hâ. Sûrat 20 – Aya 132
A présent, nous allons essayer de préciser quelques points importants car, effectivement, la responsabilité incombe en premier aux parents. Mais cette responsabilité ne doit pas être perçue comme une charge et bien plutôt comme une formidable occasion de partager le bonheur d’être croyant. « Méthodologie » familiale :
Allah, Le Très-Haut, dit :
وَٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ وَٱتَّبَعَتْهُمْ ذُرِّيَّتُهُم بِإِيمَٰنٍ أَلْحَقْنَا بِهِمْ ذُرِّيَّتَهُمْ
وَمَآ أَلَتْنَٰهُم مِّنْ عَمَلِهِم مِّن شَىْءٍۢ ۚ كُلُّ ٱمْرِئٍۭ بِمَا كَسَبَ رَهِينٌۭ
“Ceux qui auront cru et que leurs enfants auront suivis dans la Foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons en rien le mérite de leurs œuvres, chacun étant tenu responsable de ce qu’il aura acquis.”
الطور – At-Tûr. Sûrat 52 – Aya 21
Il faut d’abord que les DEUX parents se lèvent pour cette Prière et si ce n’est pas le cas, qu’ils commencent d’abord par régler ce problème.
Expliquer à l’enfant toute la valeur de cette Prière : donc les parents devront, par exemple, chercher les exemples nécessaires qui en exposent les bienfaits et récompenses, en parler, en utilisant des mots que l’enfant comprend.
Montrer calme et joie. Si l’enfant fait l’effort de se lever et qu’il trouve ses parents pressés, nerveux ou, au contraire, nonchalants, maugréant, il ne goûtera aucun plaisir à ce moment. Or le ressenti est essentiel, car la Foi n’est pas qu’affaire de raison mais, en premier, question de COEUR.
Parents, prenez le temps de Prier, puis d’invoquer, de formuler les Rappels (Adhkârs) à voix haute et (bien sûr !) de lire un peu de Coran d’une voix modérée (pour que l’enfant puisse apprécier et, un jour, vous imiter). Ayez des gestes tendres qui fassent sentir à l’enfant la douceur et le privilège de ce moment.
L’exemple des grands frères et sœurs a également un impact important, il ne faut pas négliger ce point.
Récompensez votre enfant par de bonnes paroles (souhaitez-lui quelque chose de bon : comme l’acceptation de ses invocations, apprentissage du Coran en grandissant, devenir savant, etc.) ou dites-lui un compliment qui montre votre satisfaction, puis offrez-vous un bon petit-déjeuner ensemble !
Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de trancher entre deux attitudes : fermeté ou laxisme, car les deux sont voués à l’échec.
Comprenez : Votre responsabilité de parents n’est pas derrière cette décision : réveil ou non, mais elle est plutôt dans cette incitation à chercher, dans l’éveil de la Prière de l’Aube, l’éveil d’une conscience, celle de l’enfant, qui seule l’accompagnera dans ses pas vers Allah, Le Très-Haut.
In shâ’ Allah. Wa-Llâhu yahdî man yashâ’u wa Allahu Musta’ân.