Aujourd’hui, on donne tout, tout de suite, de manière à éviter le conflit. Mais le conflit n’est pas le “non-amour” ! Dans l’opposition, on se rencontre vraiment : le face-à-face permet l’explication, la discussion, la rencontre. On leurre les enfants sur la réalité du quotidien : dans la vie, on n’est pas tout le temps heureux, on n’a pas toujours ce que l’on veut, et nos enfants ont le droit, comme nous, à l’échec et à l’erreur. Les enfants souffrent d’une terrible solitude, alors que l’on fait tout pour eux. Et on voudrait qu’ils soient parfaits : quelle pression !
Accepter que son enfant ne soit pas ce qu’on l’on veut ou comme on l’espérait, comme on l’avait imaginé ou rêvé, c’est déjà, pour un parent, faire le premier pas. En tous domaines et pour toutes choses, n’est-ce pas que le constat précède la réflexion et la mise en place de mesures ? Il en est de même en matière d’éducation. L’adolescence n’est pas le temps du bras de force et le face-à-face, nécessaire, ne doit pas pour autant être un conflit fermé, dur, violent, car les risques de dérapage ou de dérives peuvent être catastrophiques dans le cadre de notre société sans limites et bouleversée.
Alors oui, on sait ce qui manque à nos enfants, ce qui leur fait défaut, quelles sont leurs fautes, mais convient-il vraiment de leur jeter la pierre ? Comment serions-nous, comment grandirions-nous à leur place ? Croire que c’est facile parce qu’ils ont une aisance matérielle n’est pas tout à fait juste, parce qu’en contrepartie, voyez toutes les pressions dans lesquels ils sont pris. Ajouter une pression à l’intérieur, chez soi, est-ce vraiment la bonne méthode ?
L’une des qualités les plus intéressantes en psychologie est l’empathie, cette manière de s’intéresser à l’autre en essayant de ressentir ou en partageant ce qu’il éprouve.
L’avons-nous testé, nous, les parents ? Ou pensons-nous qu’il s’agit là d’une faiblesse, celle d’un parent qui tenterait simplement, au lieu de faire face à la difficulté, d’évoquer de vagues justifications comme autant d’excuses.
Non, chercher à comprendre ne veut pas dire accepter ou, encore moins, justifier. Chercher à comprendre mène au dialogue, seule clé de soutien et d’échange, seule solution pour un parent qui veut remplir pleinement son rôle éducatif et seul appui pour un enfant qui ne peut grandir seul.
Et si cela ne marche pas ? Essayez encore ! Jamais dans l’adversité, mais dans l’attention et la compréhension.
Enfin, lorsque le constat sera posé, accepté, lorsque la clé aura fonctionné, il sera possible de montrer et de persuader du bien-fondé de ce que le jeune fait ou a laissé (participer, aider, apprendre, prier…), puis d’y remédier. La recherche doit être commune et il ne sert à rien de pousser et de chercher à responsabiliser trop tôt, en considérant que les enfants savent ce qui est bon pour eux. Comment le sauraient-ils ? C’est à nous, parents, de leur montrer. Et avant tout cela, il ne faut pas cesser d’invoquer Allah pour la bonne guidée et la facilité.
Être parent est une expérience changeante, qui ne s’arrête que lorsque l’enfant comprend à son tour sa responsabilité, alors l’adolescence ne doit pas être le temps de se décourager.
Lâ Hawla wa lâ Quwwata illâ bi-Llâh.