Je tiens à rendre hommage à un homme de grande valeur, Maurice Gloton, le noble traducteur, décédé le 28 janvier 2017.
Il faisait partie de ces gens qu’on ne croise plus guère au détour des chemins, qui avait le goût de l’effort, la force de l’intelligence, la finesse du langage, le souci de la précision, la joie d’approfondir, l’art du travail patient.
Il a laissé un héritage incommensurable et que Dieu le bénisse pour cela : j’ai souvenir d’avoir étudié plus d’une année la traduction du « Traité des Noms divins » du savant ar-Râzî, qui serait resté inaccessible à des milliers de lecteurs comme moi sans ce travail minutieux de M. Gloton. Et surtout, le monumental « Approche du Coran par la grammaire et le Lexique », sur lequel aime se pencher tout lecteur attaché au Livre de Dieu et à sa langue arabe claire.
J’éprouve donc une grande tristesse à l’idée qu’un tel homme nous ait quitté, nous, pauvre génération.
M. Gloton a consacré une grande partie de sa vie à la langue arabe. Combien reste-t-il d’étudiants ou d’universitaires capables d’atteindre un tel niveau aujourd’hui ? Je ne sais quoi répondre à ma propre question et elle m’effraie. Pourtant, je me refuse à croire que cette belle époque est passée et je veux croire en l’existence d’une « relève ».
Alors, à tous ceux qui, petits ou grands, lycéens ou étudiants, qui lisent cet hommage, je les encourage du fond du cœur à apprendre et développer leur connaissance de la langue arabe car c’est un trésor pour l’ici bas et l’au-delà. Nous avons besoin de la science de l’islam et donc de traducteurs car sans eux les perles rares, traces écrites des savants d’autrefois, tomberont dans l’oubli pour le monde entier. Prenons exemple de ce grand homme pour comprendre qu’avec l’aide de Dieu, la volonté, le travail, la patience et l’amour de ce que l’on fait, tout est possible.
Ô toi, génération pressée et qui aime la facilité, comprends le bien et élance toi vers lui « de toutes tes forces, de tout ton cœur et de toute ton âme ».
Irène Rekad